Au travers d’un travail d’enquête, de collecte d’informations et d’images, l’art se veut ici trace, témoignage d’une époque. Ainsi, articles de presses, documents glanés, photographies, retranscriptions de récits, extraits de pages web, sont autant de médiums qui nourrissent le travail de Céline Cuvelier et qui apparaissent parfois tels quels dans ses compositions. Des questions de l’actualité politique et sociale sont au centre de sa démarche plastique et sont abordées tantôt au travers d’un univers pictural couleur pastel teinté d’ironie et de poésie, tantôt dans des compositions multimédias aux allures de mind-map complexes. Tout cela dans une tentative de faire du support artistique le lieu d’une interrogation commune, un moyen de communication entre les êtres, les choses et les événements, une manière de recréer des liens. Ainsi, tentant de comprendre les enjeux contemporains, elle fouille dans nos communications modernes, pioche dans les réalités virtuelles et se confronte bien souvent au terrain social réel. Rencontrer, dialoguer virtuellement, physiquement, en personne ou derrière un masque et puis archiver, annoter et présenter le patchwork d’une réalité bigarrée, voilà donc l’enjeu du travail de Céline Cuvelier.
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L. Peeters
Céline Cuvelier aborde l’art par son rapport au monde, si ce n’est l’inverse. Il y a de l’intrusion et du pied dans la porte dans son rapport à l’autre. Elle apostrophe son prochain par une porte dérobée, une communauté ou des individualités par la voie du travestissement, de l’avatar et du jeu. Tout en menant une réflexion visuelle sur l’utilisation des principaux médias contemporains (presse mainstream et médias sociaux), le violent chaos du monde, les questions de migrations, une main tendue vers les laissés pour compte, sont au coeur de son travail, que l’on pourrait qualifier de projet, d’expérience aux limites dangereuses.
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S. Balleux